Au contact des jeunes générations, nous avons parfois l’impression que le “niveau baisse”. Cicéron s’en plaignait déjà, mais si l’on considère les résultats aux tests de QI, il s’avère que c’est faux ! Au contraire, le XXe siècle a vu une progression très importante - bien qu’inégale - du niveau de QI.
James Flynn a donné son nom au phénomène suivant : chaque génération a un niveau de QI supérieur à celui de ses grands-parents.
Il s’est appuyé sur les simulations suivantes :
une cohorte d’adultes de 1900 testée sur les tests d’aujourd’hui obtiendrait en moyenne 70 de QI.
une cohorte d’adultes d’aujourd’hui testée sur les tests de 1900 obtiendrait en moyenne 130 de QI.
L’écart est conséquent !
Qu’est-ce qui a changé ?
James Flynn s’appuie sur les études menées par Alexander Luria dans les années 30 sur les populations nomades ouzbeks peu voire pas scolarisées. Luria observe trois difficultés cognitives chez ces personnes :
elles ont du mal à utiliser des abstractions et, par exemple, ne comprennent pas qu’un poisson et un corbeau ont en commun d’être des animaux. Ils les classifient en poisson et oiseau, mais ne vont pas au-delà.
elles échouent à des tests de logique simples. Luria leur propose cette “énigme” : “Il n’y a pas de chameaux en Allemagne. Hambourg est une ville allemande. Y a-t-il des chameaux à Hambourg ?” Réponse : “C’est une grande ville, il y a peut-être des chameaux”.
elles ne parviennent pas à réfléchir en partant d’hypothèses. il leur faut s’appuyer sur des “vrais” problèmes, sur des éléments concrets.
Or, ce sont autant de capacités évaluées par les tests de QI.
James Flynn dégage plusieurs explications à la montée très forte du niveau de QI sur un siècle :
le niveau d’étude s’est fortement élevé. Il est devenu habituel d’accéder à des études supérieures.
ces études comportent une part importante de méthodes scientifiques.
la proportion de professions intellectuellement exigeantes s’est considérablement accrue : elle était de 3 % en 1900 aux États-Unis, elle est aujourd’hui de 35 %.
En outre, le niveau de ces professions intellectuelles a lui aussi fortement augmenté : un banquier d’aujourd’hui doit maîtriser beaucoup plus de compétences qu’un banquier des années 1900.
Toutefois, James Flynn note que ces fortes progressions ne sont pas homogènes : la capacité à utiliser des classifications ou des analogies a beaucoup progressé, mais la capacité à utiliser son sens critique n’a pas suivi…
Retrouvez la conférence TED donnée par James Flynn ici.
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, je coache des surdoués : Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !