La capacité à « jongler » avec des idées opposées est un des traits caractéristiques des HPI : lorsque deux affirmations semblent entrer en contradiction, les HPI sont capables de les manipuler sans devoir choisir une des deux options. Surtout, ils en font même émerger quelque chose de fructueux ou de novateur, là où beaucoup de personnes s’astreignent à choisir, voire restent bloquées dans ce qui leur apparaît être une impasse.
Voici quelques exemples de cette capacité à traiter des opposés :
- En 1796, Edward Jenner teste son idée paradoxale d’injecter la variole (une variante bénigne) pour en protéger et il commence à poser les principes de l’immunisation.
- Einstein sait concilier la pratique de rêveries mentales (son voyage sur un rayon de lumière) avec le formalisme mathématique.
Scott Fitzgerald définissait ainsi cette capacité : « Le signe d'une intelligence de premier ordre, c’est la capacité de conserver deux idées opposées à l’esprit en même temps tout en continuant à fonctionner. »
Comment tirer davantage parti de cette faculté propre aux HPI ?
Je vous propose d’explorer cette semaine la richesse de deux opposés : être focus versus laisser vagabonder son esprit. Nous en explorerons d’autres dans les semaines à venir.
- Être focus ou être intensément concentré demande un effort particulier pour faire abstraction des distractions ou interruptions qui surviennent dans notre environnement. Les HPI, et plus encore les THPI, ont une forte capacité de concentration. Cela constitue un atout dans un monde où la capacité d’attention semble constamment se réduire. Pouvoir se concentrer durablement aide à atteindre l’état de flow, qui nous rend performants et nous fait prendre du plaisir dans ce qui nous absorbe.
- Le vagabondage cognitif consiste à lâcher prise, à laisser son esprit aller où bon lui semble. Cet état est plus facile à atteindre lorsque nous sommes occupés à une tâche qui sollicite peu nos capacités cognitives, comme marcher sur un itinéraire connu, faire la vaisselle ou prendre sa douche. Le lâcher prise favorise les moments « eurêka » où surgissent une idée originale, la solution à un problème sur lequel vous butiez depuis longtemps, etc.
Un des moments eurêka les plus souvent cités est celui du mathématicien Henri Poincaré : il se heurtait depuis plusieurs jours à une difficulté des fonctions fuchsiennes et c’est lors d’un trajet en bus, alors qu’il ne pense à rien de particulier, qu’il réalise une avancée décisive : « Les transformations que j’avais employées pour définir les fonctions fuchsiennes étaient identiques à celles de la géométrie non-euclidienne. » (*)
Comment concilier les deux et en tirer des bénéfices ?
Pratiquez le fractionné mental ! J’en ai parlé dans un précédent numéro (ici). Le fractionné mental consiste à s’entraîner à alterner des moments de concentration intense et des moments de lâcher prise total pour obtenir deux bienfaits majeurs :
- Votre cerveau acquiert petit à petit la souplesse nécessaire pour passer rapidement d’un état à l’autre. Il s’habitué à ces transitions et les réalise sans effort.
- Vous parvenez à tirer parti de ces deux modes et de leur complémentarité pour à la fois mener des réflexions structurées, résoudre des problèmes de manière créative ou encore générer des idées innovantes.
(*) J’ai fait des études littéraires, n’attendez pas de moi que je développe ce sujet !
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, j’ai une majorité de surdoués parmi les personnes que j’accompagne en coaching. Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !
Très intéressant comme toujours !